Mon travail artistique s’attache à explorer l’aura fantasmatique dégagée par certains lieux suggérant, par un jeu de superposition d’images, des scènes qui auraient pu ou pourront se dérouler. Mon point de départ est toujours un lieu habité ou abandonné. Pour cela, j’exploite certains détails architecturaux ou végétaux du lieu, en apparence anodins, mais qui vont devenir le point de départ d’une vision fantasmatique ; à mi-chemin entre le rêve et le cauchemar, notamment rendus par le flou de l’image créé par la superposition de négatifs.
L’impression d’une vie sous-jacente des lieux photographiés s’exprime alors sur le mode hallucinatoire.
Les thèmes explorés sont ceux relatifs aux archétypes de la peur et de l’angoisse liées à l’enfance (la nuit, la figure majestueuse et inquiétante du cheval, les visages grimaçants de masques…).
Par-delà mon inspiration personnelle, la photo créée est volontairement allusive, cherchant à ne pas imposer au spectateur une histoire figée en lui suggérant un cadre, celui du songe, au sein duquel il est alors libre d’imaginer sa propre histoire et de projeter ses propres fantasmes.
Le procédé créatif consiste alors à s’approprier un lieu afin de créer une narration qui peut s’appuyer sur son histoire, ou de créer une nouvelle narration étrangère à celui-ci.
Ces deux axes, aux objectifs différents voire antagonistes, s’expriment à travers la découverte et l’expérimentation du travail de scénographie photographique.